Une rentrée «infernale»

«Diabolique», «infernale», «inévitable». La rentrée sur les routes montréalaises cette semaine s’annonce la pire depuis des décennies pour les automobilistes, craignent les chroniqueurs circulation.

«Cette semaine va être la pire rentrée que j’aurai vue de ma carrière. Ça va être extrêmement difficile parce qu’il y a des entraves partout sur les routes qui vont ralentir tout le monde», analyse Pierre Lacasse, chroniqueur circulation retraité ayant près de 30 ans d’expérience.

Selon lui, la congestion atteint son comble le lendemain de la fête du Travail, c’est-à-dire mardi, alors que les travailleurs et les étudiants reviennent simultanément à leur routine.

Ainsi, la congestion peut commencer aussi tôt que 5 h 30 du matin à certains endroits, notamment sur l’autoroute 40 en provenance de l’est. À d’autres endroits, comme la rue Notre-Dame, le trafic peut s’étendre du matin au soir.

«Il y a beaucoup plus de véhicules en général sur les routes depuis plusieurs années et il y a aussi davantage d’étudiants qui conduisent maintenant pour aller à l’école. [...] C’est sûr qu’il y a beaucoup plus d’achalandage sur le réseau routier et maintenant on le voit à longueur de journée», ajoute Michel Millard, chroniqueur à Circulation 730.

Île difficile

À la tête de la liste d’entraves, on retrouve le nombre «inouï» des chantiers sur l’île de Montréal auxquels se heurteront les automobilistes sur leur chemin vers le travail ou l’école.

En ce moment, on en dénombre plus d’une centaine sur le site Web Info-travaux de la Ville, particulièrement dans le secteur centre et est de l’île.

Pour illustrer l’ampleur du problème, M. Lacasse raconte qu’il lui a fallu plus d’une heure et demie pour rejoindre la Rive-Sud en partance du centre-ville la semaine dernière.

«Les chantiers, à Montréal, se sont multipliés à une vitesse ahurissante cet été. [...] À cause des fermetures de Ville-Marie et de Bonaventure, tout le monde circule sur les rues et c’est rendu infernal. Ça n’a aucun bon sens», s’étonne le chroniqueur retraité.

Même son de cloche chez Michel Millard, qui croit que les automobilistes auront dorénavant plus de mal à circuler sur l’île que pour s’y rendre.

«Il y a des moments où c’est un défi d’entrer ou sortir de l’île, mais les bouchons sont surtout dans les rues de Montréal parce que les chantiers sont partout», continue M. Millard.

La Rive-Sud écope

Tandis que le chroniqueur à Circulation 730 croit que la rentrée sera tout aussi difficile en provenance du nord que du sud, M. Lacasse pense que ce sont plutôt les Montérégiens qui écoperont de la congestion en raison des travaux sur les autoroutes 20 et Bonaventure.

Chose certaine, le problème est loin de disparaître.

«On est très très loin de voir la lumière au bout du tunnel. Les automobilistes vont manger leurs bas longtemps», conclut M. Lacasse.