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La famille du petit Syrien mort noyé tentait d'émigrer au Canada


Selon le quotidien Ottawa Citizen, la famille du petit Aylan Kurdi, retrouvé mort sur une plage de la station balnéaire de Bodrum en Turquie, tentait de venir s'établir au Canada.

Dans l'article du journal d'Ottawa, le père Abdullah Kurdi, toujours vivant, souhaite retourner à Kobané pour enterrer sa famille. Selon la soeur de ce dernier, Teema Kurdi, émigrée au Canada depuis plus de vingt ans, l'application de la famille Kurdi pour émigrer au Canada a été rejetée en juin, en raison des complications des réfugiés en provenance de la Turquie.

La famille a connu deux revers contre elle: d'abord, le refus de l'ONU de déclarer les migrants syriens comme réfugiés, et le fait que la Turquie ne délivre pas de visas de sortie, explique l'article du Ottawa Citizen.

La photo du petit Syrien mort noyé montre «l'urgence d'agir»

La photo qui émeut le monde d'un petit Syrien de trois ans mort noyé dans le naufrage d'une embarcation de migrants tentant de rejoindre la Grèce montre «l'urgence d'agir», a réagi jeudi le premier ministre français, Manuel Valls.

«Il avait un nom: Aylan Kurdi. Urgence d'agir. Urgence d'une mobilisation européenne», a tweeté le chef du gouvernement, en publiant une des photos montrant un policier turc portant le cadavre de l'enfant.

D'abord diffusée sur les réseaux sociaux, la photo du cadavre du bambin en culotte courte, échoué sur la plage, gisant face contre terre, s'affiche jeudi à la une de très nombreux quotidiens européens. Elle est revanche quasiment absente dans la presse française. Seul le quotidien Le Monde, qui parait en début d'après-midi, la reproduit en une de son édition datée de vendredi.

«C'est insoutenable», a réagi pour sa part la ministre française de l'Éducation, Najat Vallaud-Belkacem, s'exprimant sur la télévision iTélé.

«Et en même temps, il ne faut pas qu'on se trompe de débat comme très souvent. Plus insoutenable encore que cette image - qu'il faut à mon avis montrer, parce qu'on ne doit pas détourner le regard - est la situation de ces migrants», a estimé Mme Vallaud-Belkacem.

«Certains se demandent si c'est pertinent de montrer ce genre de photo (...) Je trouve qu'il faut le faire, bien sûr», a estimé pour sa part la ministre française.

«Parce que nous devons ouvrir les yeux, nous devons être éclairés sur la réalité de ces migrations, de cette misère, de ces situations terribles qui poussent les migrants sur les routes avec leurs enfants au risque de leur vie», a-t-elle expliqué.

Les deux bateaux ayant fait naufrage étaient partis dans la nuit de mardi à mercredi de la ville côtière turque de Bodrum à destination de l'île grecque de Kos, l'un des plus courts passages maritimes entre la Turquie et l'Europe, lorsqu'ils ont chaviré, ont expliqué les garde-côtes turcs.

Rapidement prévenus par les cris des naufragés, les sauveteurs ont repêché 12 corps sans vie parmi lesquels celui d'Aylan Kurdi, âgé de 3 ans et dont le frère, Galip, 5 ans, a aussi péri dans le naufrage, selon des médias turcs.

Les photos des deux frères et du corps d'Aylan sur une des plages de la station balnéaire de Bodrum ont envahi les réseaux sociaux depuis mercredi matin.

«Depuis le début de l'année, ce sont plus de 2500 migrants qui sont morts noyés en Méditerranée», a rappelé la ministre Vallaut-Belkacem.

«Oui, nous avons une responsabilité, tous collectivement, et l'Europe en ce qui nous concerne, a une responsabilité, c'est pour ça que sur cette question des migrants il faut toujours se garder des discours définitifs», a-t-elle souligné.

Un organe de l'ONU appelle les pays à ne pas refouler les Syriens

La commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie a dénoncé jeudi l'échec de la communauté internationale à protéger les réfugiés syriens et appelé à ne pas refouler ceux d'entre eux qui affluent en Europe.

Dans son dernier rapport publié jeudi, la commission note que l'afflux de réfugiés a provoqué par le passé des tensions dans les pays voisins de la Syrie --notamment la Jordanie, le Liban et la Turquie--, mais que «l'échec à protéger les réfugiés syriens se transforme aujourd'hui en crise dans le sud de l'Europe».

Les quatre membres de la commission d'enquête de l'ONU sur les violations des droits de l'Homme en Syrie, qui sont mandatés par le Conseil des droits de l'Homme, n'ont jamais eu leu feu vert de Damas pour entrer en Syrie, mais ils ont recueilli des milliers de témoignages de victimes, de documents et de photos satellites.

La commission demande aux pays de respecter le «principe de non-refoulement», conformément à la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, dite Convention de Genève, et de ne pas expulser les Syriens puisqu'ils ont le droit d'être reconnus comme réfugiés selon l'ONU.

Le conflit en Syrie, déclenché par la répression brutale de manifestations pacifiques dégénérant en conflit armé, a fait plus 240 000 morts. Plus de 4 millions de Syriens ont fui leur pays, qui compte au moins 7,6 millions de déplacés sur son territoire.

Une grande majorité des réfugiés syriens se trouvent toujours dans les pays de la région, mais ils sont de plus en plus nombreux ces derniers mois à venir en Europe, à leurs risques et périls, grâce à des réseaux de passeurs. Quelque 90 000 Syriens sont ainsi arrivés en Grèce entre janvier et juillet, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Mais ce périple n'est pas sans danger. Plus de 2000 Syriens ont péri en mer depuis le début du conflit en mars 2011, selon le rapport des enquêteurs de l'ONU.

La commission demande aux pays d'accueil de «créer davantage de moyens légaux» pour garantir une meilleure protection des réfugiés syriens, à travers notamment la pratique des réunifications familiales, une politique d'attribution des visas plus flexible et une meilleure répartition des demandeurs d'asile.

«Il est impératif d'avoir une véritable coopération internationale et un véritable partage du fardeau pour répondre à la crise humanitaire», écrivent les enquêteurs de l'ONU.

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