Rentrée scolaire: des milliers de parents appuient les enseignants
- Harold Michaud

- 1 sept. 2015
- 3 min de lecture

(Québec) Port du chandail noir, chaîne humaine autour des écoles : des milliers de parents d'élèves unissent leur voix à celle du personnel enseignant en cette rentrée scolaire pour décrier les coupes en éducation.
À partir de 7h30 mardi matin, des manifestations auront lieu autour d'une dizaine d'écoles primaires et secondaires dans la région de Québec, la plupart situées dans le quartier Limoilou. Des parents, accompagnés de leurs enfants, formeront d'immenses chaînes humaines pour encercler et ainsi «protéger» leur école publique.
L'initiative d'une mère montréalaise, qui a eu cette idée en prenant un verre avec d'autres parents, s'étend à presque tout le Québec en ce 1er septembre. «On cherchait une manière de donner une voix aux enfants. On est outrés de ça, qu'on s'attaque ainsi à l'éducation primaire et secondaire», indique Pascale Grignon, porte-parole du mouvement Je protège mon école publique, suivi par environ
5000 personnes sur Facebook.
Après des mouvements plus modestes les 1er mai et 1er juin derniers, des chaînes humaines devraient réunir des milliers de citoyens autour de 250 écoles du Québec mardi, soit environ une école sur dix. «Et le 1er octobre, ça va être encore plus gros», promet Mme Grignon.
Un autre groupe, Parents contre l'austérité, rejoint 7000 personnes sur Facebook et demande à tous les parents de porter un chandail noir lorsqu'ils vont reconduire leur enfant à l'école ou lors des réunions le soir, question de montrer qu'ils contestent les compressions budgétaires du gouvernement Couillard en éducation.
Ces deux groupes s'insurgent contre le fait qu'on enlève des services, par exemple des sessions en orthopédagogie, alors que le nombre d'élèves va en grandissant, surtout au primaire. À Québec et à Lévis, c'est près de 2200 élèves supplémentaires qui sont accueillis cette semaine par les différentes écoles.
La nouvelle école de l'Étoile ouvre ses portes mardi matin dans le quartier Roc-Pointe à Saint-Nicolas. Le ministre de l'Éducation François Blais profitera de l'occasion pour aller saluer les enfants du primaire et leurs parents. D'autres sont en construction; l'une à Lac-Beauport et l'autre à Sainte-Brigitte-de-Laval. Elles devraient être prêtes à accueillir les élèves à la rentrée 2016.
La semaine de 32 heures
Chez les enseignants, le mot d'ordre en cette rentrée scolaire est de ne pas rester à l'école davantage que les 32 heures de travail pour lesquelles ils sont payés. C'est la grève du zèle, ou à tout le moins de l'implication dans les activités parascolaires. «Les enseignants peuvent continuer de faire de la préparation de cours ou des corrections à la maison. Mais la paperasse, c'est fini, et on ne sera plus aussi disponibles pour les demandes de la direction», affirme Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE), qui est présentement en négociation avec le gouvernement.
Le regroupement syndical est bien conscient que certaines sorties au musée ou spectacles pourraient être annulés en raison de ces moyens de pression, mais il fait le pari qu'il vaut la peine de se battre pour que les services essentiels soient fournis aux jeunes à l'avenir.
Dans la région, la plupart des membres du Syndicat de l'enseignement de la région de Québec (SERQ) ont boycotté le déjeuner d'accueil des directions la semaine dernière et ils n'ont pas organisé de grande fête de la rentrée pour les élèves cette semaine. «Je vous dirais que les gens n'ont pas trop le coeur à la fête», lance Denis Simard, président du SERQ.
Même si les syndicats affirment ne pas avoir organisé les chaînes humaines qui se déploieront autour des écoles mardi, ils accueillent l'initiative avec bonheur.
«On sent qu'il y a une effervescence en ce début d'année. Ça vient exprimer un malaise qui s'accroît dans les écoles. Et là, ce n'est pas juste les enseignants qui le disent qu'on a trop coupé, ce sont les parents», soutient M. Simard.
Des hausses partout
Augmentation du nombre d'élèves dans les commissions scolaires de la région de Québec par rapport à l'an dernier :
CS des Premières-Seigneuries : 813 élèves (4 %)
CS de la Capitale : 676 élèves (3 %)
CS des Navigateurs : 506 élèves (2,5 %)
CS des Découvreurs : 188 élèves (1,7 %)
Source: portes-parole des différentes commissions scolaires



















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