Le dossier de Raïf Badawi devant la Cour suprême d'Arabie saoudite
Radio-Canada
Le dossier de Raïf Badawi sera revu par la Cour suprême de l'Arabie saoudite à la demande du roi du pays, selon des informations reçues par sa femme, Ensaf Haidar.
Elle espère maintenant que les autorités saoudiennes vont mettre fin à la peine de son mari.
Amnistie internationale accueille de son côté cette nouvelle avec une grande prudence. Selon l'organisme, il est encore trop tôt pour se réjouir. « C'est le problème de faire affaire avec un régime aussi obscur. Si cette rumeur est vraie, ça serait un très beau progrès », a affirmé Anne Sainte-Marie, porte-parole d'Amnistie internationale.
Vendredi matin, les autorités saoudiennes ont reporté de la deuxième série de 50 coups de fouet qui devaient être administrés au blogueur. La décision aurait été prise pour des raisons médicales.
Amnistie internationale a pu s'entretenir avec M. Badawi il y a quelques jours, après qu'il eut subi les 50 premiers coups de fouet prévus à sa peine d'un millier de coups. Il a alors affirmé qu'il ne se croyait pas capable de résister à une deuxième séance du genre.
En plus de ce châtiment, il a été condamné à une peine de 10 ans d'emprisonnement pour avoir critiqué les chefs religieux de l'Arabie saoudite sur son blogue.
Amnistie internationale rapporte que, jusqu'ici, des vigiles de sympathie à la cause de Raïf Badawi ont été tenues dans une vingtaine de pays. Des manifestations d'appui sont prévuesvendredi à Québec, Montréal et Sherbrooke.
Le ministre des Affaires étrangères John Baird a dénoncé le châtiment corporel infligé au blogueur saoudien. M. Badawi n'est pas citoyen canadien, mais sa femme, Ensaf Haidar, et leurs trois enfants ont fui l'Arabie saoudite en avril 2012 et se sont établis à Sherbrooke en novembre 2013.