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Proches aidants: plus de répit nécessaire pour mieux aider

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PIERRE PELCHAT

Le Soleil

(Québec) Trois heures de répit par semaine pour un proche aidant qui s'occupe d'une personne malade ou qui ne peut être laissée seule est insuffisant.

Cette revendication - ou cet appel à l'aide - est celle du Regroupement des aidants naturels du Québec dont font partie 80 organismes communautaires. À Québec, c'est l'Association des proches aidants de la Capitale-Nationale qui représente ces personnes dévouées. Dans la région de Québec, on estime qu'environ 100 000 personnes jouent le rôle d'un proche aidant, allant de quelques heures par semaine jusqu'à une présence 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

«Quand vous avez trois heures par semaine de répit, vous allez à l'épicerie, faites un changement d'huile sur l'auto, vos propres rendez-vous médicaux. Je ne vois pas où est le répit là-dedans. Ce n'est pas un moment de détente. C'est un moment où on court pour aller remplir toutes les tâches. Très peu de proches aidants ont un répit. C'est donné au compte-gouttes. Le critère est quand le proche aidant est au bord de l'épuisement», a déploré, mardi, la présidente du Regroupement, Johanne Audet, en marge d'une conférence de presse.

L'organisme souhaite que d'autres mesures soient mises en place pour soulager les proches aidants, en plus d'un meilleur accès aux services des CLSC et la réduction des listes d'attente. Le Regroupement demande que la loi sur les normes du travail soit modifiée afin que les congés familiaux sans solde puissent être fractionnés. «Souvent quand on accompagne quelqu'un à l'hôpital, on peut prendre deux, trois heures et revenir au travail par la suite mais actuellement, c'est seulement possible avec l'accord de l'employeur», a souligné Mme Audet.

De plus, les organismes de proches aidants souhaitent que les normes du travail incluent à l'avenir des congés de maladie et des congés familiaux rémunérés qui leur permettraient de se libérer pour s'occuper d'un parent malade sans avoir à perdre trop de revenus. Des proches aidants sont réduits à perdre leur emploi et s'inscrire à l'aide sociale compte tenu des exigences de s'occuper d'une personne malade ou handicapée, ont déploré les responsables des organismes de soutien aux proches aidants.

D'autre part, on recommande aux services sociaux de tenir compte à l'avenir des besoins des proches aidants. «Quand les travailleurs sociaux vont évaluer la situation à domicile, ils posent beaucoup de questions à la personne qui est malade. Et souvent ils font abstraction de la réalité de la personne aidante. Elle a ses propres besoins aussi. On demande qu'un outil soit développé pour évaluer les besoins des proches aidants, pour mieux les soutenir», a expliqué Mme Audet.

On recommande aux gens qui prennent soin d'une personne malade de ne pas attendre d'être au bout du rouleau avant de demander de l'aide. «Quand les gens arrivent en demande d'aide, ce n'est pas pour le fun. C'est parce qu'ils ont épuisé toutes leurs ressources. C'est parce qu'ils ne sont plus capables», a-t-elle dit.

Mardi, la Fondation de la Fédération des médecins spécialistes du Québec a remis une somme de 100 000 $ à l'Association des proches aidants de la Capitale-Nationale. Cette aide qui est fort appréciée permettra de donner quelque 4160 heures de répit à 130 proches aidants. Ce support est dispensé par des organismes qui offrent des services payants à domicile. On peut joindre l'Association au 418 688-1511, poste 2.

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