Feu vert à la réforme des cours d'histoire
DAPHNÉE DION-VIENS
Le Soleil
(Québec) Le ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, donne le feu vert à la réforme de l'enseignement de l'histoire au secondaire. Des projets-pilotes se dérouleront dans une trentaine d'écoles à l'automne 2015.
Cette réforme, amorcée par le précédent gouvernement péquiste, devait se mettre en branle à partir de cet automne mais le projet a été mis sur la glace par le ministre Bolduc lors de son arrivée en poste ce printemps. Cette décision avait été vivement décriée par les enseignants, puisque le programme d'histoire au secondaire a fait l'objet de nombreuses critiques au cours des dernières années.
Quelques mois plus tard, M. Bolduc a décidé d'aller de l'avant à partir de 2015-2016, a indiqué au Soleill'attachée de presse du ministre, Yasmine Abdelfadel.
«C'est une excellente nouvelle», affirme de son côté Raymond Bédard, président de la Société des professeurs d'histoire du Québec. Ce dernier a pris connaissance du programme provisoire élaboré par le ministère de l'Éducation qui remplacera le cours Histoire et éducation à la citoyenneté. «Ça correspond à nos demandes», dit-il.
L'enseignement se fera de façon chronologique sur deux ans, comme le réclamaient les enseignants. Présentement, la matière est enseignée chronologiquement en troisième secondaire et présentée sous quatre grands thèmes l'année suivante, si bien que les élèves de quatrième secondaire ont l'impression d'avoir déjà vu le contenu, explique M. Bédard, précisant qu'il s'agit d'un «problème majeur».
L'évaluation sera aussi modifiée pour faire une plus grande place à l'acquisition des connaissances, un autre changement salué par M. Bédard. «Il faut pouvoir vérifier l'acquisition de connaissances avant de développer des compétences», affirme-t-il.
L'évaluation de la compétence citoyenne, qui était très difficile à réaliser, a aussi été retirée, précise-t-il.
Du côté de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ), on se réjouit aussi que cette réforme se mette en branle. Mais du même souffle, sa présidente, Josée Scalabrini, s'inquiète de la façon dont elle sera mise en oeuvre dans un contexte de compressions.
«On a hâte de savoir comment seront accompagnés les enseignants qui décideront d'expérimenter le nouveau programme dans leur classe», affirme-t-elle. La Fédération espère par ailleurs que les groupes qui seront choisis pour participer aux projets-pilotes seront représentatifs de l'ensemble du réseau scolaire.
Si les projets-pilotes sont concluants, le nouveau cours pourrait être enseigné dans toutes les écoles de la province à l'automne 2016 pour la troisième secondaire et à l'automne 2017 pour la quatrième secondaire.