Terminal pétrolier: les opposants se font entendre à Cacouna
Carl Thériault
Le Soleil
(Cacouna) Les écologistes ont réussi à mobiliser un millier de personnes des quatre coins du Québec aujourd'hui à Cacouna, près de Rivière-du-Loup, pour manifester leur opposition au projet d'oléoduc de TransCanada et du port pétrolier de Gros-Cacouna.
«Vous êtes les gardiens de notre avenir, de nos enfants. On ne peut pas se laisser faire pour être pris avec ce projet pour une centaine d'années. C'est la nature qui nous fait vivre et non pas les financiers [...] Soyons solidaires et nous allons faire changer les choses. L'économie n'est pas un objectif, mais de vivre heureux sur notre terre», a affirmé Sylvain Tremblay, maire de Saint-Siméon-de-Charlevoix qui a lancé, en signe de dérision, un billet de cinq dollars dans la foule à partir du perron de l'église de Cacouna.
Simon Côté du Mouvement Stop Oléoduc Kamouraska a proposé aux manifestants de passer «à l'action directe. Il y a des groupes locaux qui sont organisés dans chaque communauté. Il y a des rencontres stratégiques chaque mois. Deux camps d'action ont déjà été organisés. On va se concentrer de moins en moins dans l'organisation et de plus en plus dans l'action directe».
L'un des organisateurs de la manifestation, Martin Poirier, a dit : «La limite de la consultation était rendue au bout. Nous avons le devoir d'être le gardien du bien commun. Quand je vois le ministre de l'Environnement se comporter comme un lobbyiste et un promoteur de TransCanada... Le lendemain, M. Couillard ose rajouter que les forages vont continuer d'aller de l'avant... Il devient aussi un lobbyiste de TransCanada.»
Les manifestants se sont rendus au port de mer de Gros-Cacouna à une demi-heure de marche du centre du village de Cacouna.
Saga judiciaire
Cette manifestation survient au milieu d'une saga judiciaire. La compagnie TransCanada pipeline vient de déposer une requête en Cour supérieure dans le but d'empêcher l'audition de la demande d'injonction permanente le 16 octobre contre les forages à Gros-Cacouna présentée par des groupes écologistes. La Cour supérieure du Québec avait ordonné, le 23 septembre, l'arrêt des travaux géotechniques jusqu'au 15 octobre.
Le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec a demandé à TransCanada de diminuer le nombre de bateaux qui font la navette entre le quai et la barge de forage pour limiter le bruit ambiant.
Le projet de port pour superpétrolier de plusieurs centaines de millions de dollars consiste en la construction d'un quai de 500 mètres au bout duquel deux pétroliers de 240 mètres pourront s'amarrer et en l'aménagement d'un lieu de stockage d'une douzaine de réservoirs de pétrole brut.