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Covoiturage sur Robert-Bourassa: sans effets au jour 1

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ANNIE MATHIEU, MATTHIEU BOIVIN

Le Soleil

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(Québec) Le nombre de covoitureurs à se glisser dans les voies réservées aux autobus sur l'autoroute Robert-Bourassa était loin d'être suffisant pour observer une diminution de trafic, lundi, lors de la première journée du projet pilote.

Le maire de Québec, Régis Labeaume, avait estimé la semaine dernière qu'environ 20 % des quelque 3500 automobilistes qui circulent sur Robert-Bourassa aux heures de pointe migreraient dans la voie désormais accessible aux voitures ayant à bord au moins deux personnes. À l'oeil, leur nombre était nettement inférieur à ce pourcentage en matinée et en après-midi.

En direction sud, la vitesse affichée sur les nouveaux panneaux modulables était fixée à 60 km/h. Or, seulement les autobus et les automobilistes ayant à leur bord un passager et plus circulaient aussi rapidement. Sur les deux autres voies, les voitures ne dépassaient pas 30 km/h, et ce, de Lebourgneuf jusqu'au boulevard Wilfrid-Hamel. À cette hauteur, elles ont pu accélérer pour filer sans problème jusqu'à la fin des voies réservées, soit à la hauteur de Sainte-Foy.

Le scénario était similaire en après-midi en direction nord alors que la limite de vitesse permise était abaissée à 50 km/h. Même que le trafic y était encore plus dense. À partir du chemin Sainte-Foy, les automobilistes roulaient à moins de 20 km/h lorsqu'ils n'étaient pas carrément immobilisées. Il a été possible de peser sur l'accélérateur qu'une seule fois à l'intersection Wilfrid-Hamel. Ce n'est toutefois qu'au boulevard Père-Lelièvre que la circulation était réellement fluide.

Le ministère des Transports (MTQ) évaluera sur plusieurs mois l'achalandage afin de vérifier si la solution trouvée à la congestion est efficace. «Il est beaucoup trop tôt pour tirer des conclusions», a indiqué le porte-parole, Guillaume Paradis, toutefois satisfait d'une première journée sans incident. II précise que même si le projet pilote est d'un an, le verdict pourrait être connu avant.

Avertissements et constats d'infraction

Par ailleurs, de nombreux patrouilleurs de la Sûreté du Québec surveillaient lundi la voie réservée. Selon la porte-parole, Ann Mathieu, plusieurs chauffeurs ayant voulu profiter de la situation s'y sont insérés le matin alors qu'ils étaient seuls à bord. Ils n'ont reçu que des avertissements verbaux.

Le manège s'est répété au retour, mais dans une moindre mesure, explique Mme Mathieu, sans vouloir dévoiler le nombre d'avertissements remis en journée. Elle précise que les patrouilleurs exerceront une surveillance accrue encore quelques jours, soulignant qu'il fallait laisser le temps aux automobilistes d'intégrer cette nouvelle règle routière.

Par exemple, il semble y avoir eu une certaine confusion au niveau de la bretelle d'accès entre Félix-Leclerc Ouest et Robert-Bourassa Sud, où les autobus ont une voie à leur disposition exclusive. Des automobilistes l'ont empruntée, croyant à tort qu'ils y avaient accès. Or, ce n'est qu'une fois sur l'autoroute qu'ils peuvent faire du covoiturage. Des constats d'infraction ont été remis à ce sujet, indique Mme Mathieu.

Cinq minutes de différence

Cinq minutes top chrono. C'est la différence observée par Le Soleil entre une voiture empruntant les voies réservées sur Robert-Bourassa lundi matin et une autre effectuant le même trajet sur les voies régulières.

Deux véhicules du Soleil ont quitté le boulevard La Morille, à Lebourgneuf, à 7h21. La première, avec un photographe et une journaliste, a emprunté la voie réservée à gauche où la vitesse était fixée à 60 km tandis que la seconde a roulé sur les voies régulières. Pour se rendre au PEPS, le temps de parcours a été de 17 minutes pour les covoitureurs qui ont filé sans jamais ralentir et de 22 minutes pour notre journaliste solo. Ce dernier avançait à environ 30 km, et ce, jusqu'au boulevard Wilfrid-Hamel où les voies «sont devenues fluides comme un beau dimanche après-midi» jusqu'à sa destination finale.

Avec la collaboration de Jean-François Néron et de Matthieu Boivin

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