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L'homme en partie responsable des vagues de chaleur en 2013

JEAN-LOUIS SANTINI Agence France-Presse WASHINGTON

Le lien entre le réchauffement climatique causé par l'homme et cinq canicules en 2013 a été établi pour la première fois par des scientifiques qui ne concluent pas pour autant à la responsabilité humaine dans tous les événements météorologiques extrêmes.

Ces climatologues n'ont ainsi pas pu établir l'influence humaine dans la grande sécheresse qui sévit actuellement en Californie, souligne cette recherche de l'Agence américaine océanographique et atmosphérique (NOAA) publiée lundi.

Quelque 92 experts issus de 14 pays ont analysé au total 16 événements climatiques extrêmes, pluies torrentielles, inondations, sécheresses, canicules et tempêtes.

«Le Japon, la Corée et la Chine ont connu des étés extrêmement chauds en 2013. Les études portant sur ces événements montrent que le changement climatique causé par l'homme ont rendu ces vagues de chaleur plus probables», ont noté les scientifiques.

«Les résultats des études menées sur les vagues de chaleur en 2013 sont frappants car cinq groupes de scientifiques ont conclu que les probabilités d'observer de tels extrêmes dans le monde sans réchauffement climatique est quasiment impossible», a souligné Peter Stott, un météorologue du Met Office Hadlet Centre au Royaume-Uni, un des co-auteurs.

D'autres éléments mis en avant démontrent également que ces changements climatiques dus à l'homme accroissent le risque de voir des pluies centennales, comme l'Inde en a connues en juin 2013, ajoute le rapport.

La combustion de charbon ou d'hydrocarbures, l'une des principales causes du réchauffement climatique, a aussi joué «un rôle substantiel dans l'été sec et chaud qu'a connu l'Europe de l'Ouest en 2013», notent encore les chercheurs.

Le fait que plusieurs groupes de scientifiques qui se sont appuyés sur des méthodes indépendantes parviennent aux mêmes conclusions souligne de manière plus flagrante l'influence de l'activité humaine sur les événements climatiques extrêmes.

Mais le réchauffement dû à l'homme ne permet pas d'expliquer tous ces événements. Ainsi, dans le cas de la sécheresse sans précédent qui sévit depuis plus de deux ans en Californie, trois groupes de climatologues américains ont conclu que «les facteurs humains dans le climat n'ont eu aucune influence sur le manque de précipitations».

Un de ces groupes a constaté une pression atmosphérique très élevée dans cette région liée au réchauffement et qui pourrait expliquer le la faiblesse des pluies en hiver, une situation qui pourrait entraîner 2,2 milliards de dollars de pertes dans l'agriculture californienne, selon un récent rapport.

Marty Hoerling, un scientifique de la NOAA, a noté que ces modifications atmosphériques liées au changement climatique se produisent partout ailleurs sans entraîner systématiquement de tels effets sur les précipitations.

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