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Ce que révèle l'autopsie de Richard III

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LeMonde.fr

Des scientifiques britanniques ont examiné minutieusement les blessures subies par Richard III, le dernier roi d'Angleterre tué sur le champ de bataille de Bosworth, le 22 août 1485, après un court règne de deux ans.

Richard III a péri sous les coups nombreux de ses assaillants, qui lui auraient percé le crâne alors qu'il était à terre et ne portait plus de casque, suggère une étude scientifique. Les blessures à la tête viennent étayer les récits de l'époque selon lesquels Richard III, coincé dans un bourbier, aurait abandonné son cheval avant de se faire tuer par ses ennemis, selon cette étude réalisée à partirde l'analyse de ses ossements et publiée mercredi dans The Lancet.

La dynastie des Tudors qui a suivi l'a présenté comme un tyran sanguinaire, une sombre réputation immortalisée par William Shakespeare. Dans la pièceRichard III (vers 1592), le souverain acculé sur le champ de bataille s'écrie « Un cheval ! Mon royaume pour un cheval ! », une réplique devenue célèbre.

PLUSIEURS BLESSURES À LA TÊTE

L'équipe pluridisciplinaire de l'université de Leicester, dirigée par Jo Appleby, spécialisée dans l'étude des ossements, a utilisé des techniques d'imagerie médicale, notamment la tomographie assistée par ordinateur (qui permet defaire des coupes) pour étudier les restes du souverain. Les chercheurs ont recensé pas moins de neuf blessures à la tête qui auraient été provoquées par diverses armes possibles (épées, hallebardes, couteaux, poignards…). Une importante blessure au bassin aurait pu lui être infligée après sa mort.

« Les blessures au crâne permettent de penser qu'il ne portait pas de casque », soit parce qu'il l'avait perdu, soit parce qu'il lui avait été retiré de force, explique Sarah Hainsworth, professeur d'ingénierie des matériaux et l'une des auteurs de l'étude. En revanche, Richard III avait encore une armure pourprotéger le reste du corps car il n'y a pas trace de blessures au bras et à la main, souligne-t-elle. « Les deux blessures qui ont vraisemblablement provoqué la mort du roi sont celles dans le bas du crâne », considère Guy Rutty, pathologiste à l'université de Leicester. L'une pourrait avoir été infligée par une arme ayant une large lame, comme une épée ou une hallebarde. L'autre, très profonde, aurait été provoquée par le bout d'une épée ou la pointe d'une hallebarde, ajoute-t-il.

Elles corroborent l'idée que le roi devait se trouver à terre, peut-être en position agenouillée avec le chef incliné. La tête devait être penchée en avant pourexposer de cette façon la base du crâne, note l'étude. « Les blessures à la tête de Richard collent avec les récits de la bataille qui suggèrent qu'il a abandonné son cheval après avoir été pris dans un bourbier et qu'il a été tué en combattant ses ennemis », relève M. Rutty. Un chercheur spécialiste des restes humains au Musée d'histoire naturelle de Londres, Heather Bonney, rappelle dans un commentaire la difficulté d'interpréter les blessures des restes humains anciens.

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