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Robin Williams : un poète a disparu

Ladépêche.fr

Il pouvait avoir une bille de clown et la gravité d'un vieux sage, la grâce d'un papillon et la rondeur d'un mammouth, mais il était surtout le gentil fou que l'on aimerait avoir toujours comme ami. L'acteur de «Good Morning Vietnam», «Madame Doubtfire» ou «Will Hunting» a été retrouvé mort dans sa maison de Hollywood. A travers le monde, les hommages se sont multipliés toute la journée d'hier. ««Robin Williams arrivé dans nos vies comme un étranger, mais il a ensuite fini par toucher en nous tout ce qui constitue notre humanité» a déclaré Barack Obama. Celui qui l'avait transformé en Peter Pan, Steven Spielberg a expliqué : «Robin était un éclair de génie comique et notre rire était le coup de tonnerre qui le faisait avancer. Il était un ami et je n'arrive pas à croire qu'il ne soit plus là.»

Ben Stiller, Kevin Spacey, Alfonso Cuaron, Morgan Freeman, Dany de Vito, Mia Farrow, Tom Hanks, et bien d'autres sont inconsolables. En France, Cécile Duflot, Valérie Damidot, Michel Leeb, Michael Youn, ont exprimé leur chagrin. Lui qui avait, à travers ses films, suscité tant de larmes et d'émotion a provoqué un immense chagrin planétaire en tirant à 63 ans sa révérence. Un suicide par pendaison, d'après les enquêteurs. Le départ anticipé d'un artiste qui aurait déjà tout et trop donné, vidé son cœur et son âme, après avoir trop rempli son estomac de whisky et son nez de cocaïne : un artiste, un vrai, écorché vif, et c'est bien pour cela qu'il pouvait imiter n'importe qui, incarner n'importe quoi. Il aurait été crédible si on lui avait demandé d'interpréter un moulin à café ou un calmar géant.

D'ailleurs, qui aurait pu nous faire avaler la carrure de catcheur de Madame Doubtfire ? Qui aurait pu enfiler le ridicule collant de Peter Pan et s'envoler sans nous faire hurler de rire ? Qui pouvait nous transporter au paradis avec les prêchi-prêcha d'une poussiéreuse philosophie de poètes disparus ? Qui peut nous faire aimer le Vietnam en gueulant comme un veau dans un haut-parleur ?

Gamin et immortel, farceur et humaniste, virtuose de la baboîte et du roulement d'yeux, Robin Williams illuminait les écrans de sa malice bienveillante. C'est sans doute cette offrande permanente de lui-même qui a fini par le vider de sa substance et de ses espoirs. Gooooooood bye, Robin !

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